lundi 6 décembre 2010

Désormais tous les feux sont au vert pour la CFE-CGC

La CFE-CGC aime tellement le débat d’idées qu’elle a failli y perdre le nord. Elle a retrouvé, depuis début décembre, toute sa sérénité.

Le dernier congrès confédéral en février 2010 avait pourtant permis de réconcilier les Fédérations sur un objectif commun : la confirmation de la représentation nationale interprofessionnelle de la CFE-CGC sur ses bases catégorielles en 2013.
Mais à peine élue, la direction confédérale inquiète avait proposé la création d’une structure chapeau pouvant englober plusieurs syndicats réformistes, conduisant dès 2013 à la création d’une 3eme force syndicale non catégorielle !
En effet, la loi sur la représentativité de 2008 prévoit qu'un syndicat doit exister depuis au moins deux ans pour aspirer à être représentatif. Pour créer cette 3eme force dès 2013, il fallait créer, au moins juridiquement, la future organisation avant début 2011. La direction confédérale a mis en avant cette contrainte dès juin 2010 dans l'espoir de pousser les fédérations les plus réticentes à baisser les armes.
Les études juridiques effectuées sur la proposition de la direction confédérale ont mis en avant les risques importants que créerait cette superstructure pour le peu de bénéfice apporté. Parmi les critères nécessaires à la reconnaissance d’une organisation syndicale, celui de l’influence (comment une structure en sommeil pourrait elle revendiquer l’existence d’une activité réelle et effective à son nom ?) et le critère de l’audience (comment la nouvelle structure pourrait elle bénéficier de l’audience réalisée par ses membres ?) ne seraient pas atteints.
De plus, cette superstructure, dormante, lancée début 2011, provoquerait nombre de contentieux électoraux en ayant porté à connaissance de l’ensemble des autres organisations que la CFE-CGC s’orientait désormais vers un syndicat généraliste réformiste qui marchera à terme sur leurs plates bandes.
Enfin, il faut aussi constater que la CFE-CGC piétine dans sa quête de partenaires. Les approches auprès de la CFTC ont tourné court. FO exclut de tendre la main à une organisation qu'elle considère dans son rétroviseur. L'UNSA échaudée par l'échec de la première tentative de rapprochement et freinée par sa pléthorique fonction publique attend 2013 avant toute initiative.
Au delà de la naturelle décision du conseil constitutionnel du 15 octobre dernier qui confirme la spécificité catégorielle de la CFE-CGC, la loi concernant les entreprises du secteur marchand de moins de 11 salariés conduira à une élection sur sigle dont les modalités permettront d’ajouter les voix du deuxième collège de ces petites entreprises consolidant les pourcentages déjà obtenus par la CFE-CGC sur les deux collèges de l’encadrement.
Enfin, les estimations de la fédération CFE-CGC de la construction, seule représentante du secteur éponyme sont très positives avec environ 15% de représentativité estimés dans l’encadrement sur la base des dernières études de la Dares base 2008.

Après toutes ces bonnes nouvelles, la Confédération enfin rassurée a annoncé par la voix de son Président confédéral le 30 novembre dernier que l’objectif prioritaire était désormais l’atteinte de la représentativité catégorielle interprofessionnelle de la CFE-CGC en 2013 !

La Fédération de la Chimie, dont c’était le leitmotiv depuis aout 2008, en sort renforcée et satisfaite.

2 commentaires:

  1. c'est pas trop tôt, mais depuis 2008 que de temps perdu !

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  2. Mais pourtant il était clair qu'au congrès confédéral le choix de la 3eme force était fait et plébiscité par la salle. Qu'est ce qui explique ce virage stratégique à 180° ?

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