mercredi 19 janvier 2011

Il est temps de rendre la cotisation syndicale indispensable !


La position commune du 9 avril 2008 comprenait un article sur le « développement des adhésions aux organisations syndicales » qui a été oublié dans la loi du 20 aout !

La CFE-CGC a porté clairement les revendications contenue dans cet article 12 de la position commune, et en particulier son paragraphe 12-2 :
« La réservation de certains avantages conventionnels aux adhérents des organisations syndicales de salariés constitue, sous des formes différentes, une piste à explorer de nature à développer les adhésions syndicales…/… »

Mais la CFE-CGC qui n’a pas signé, s’est exclue du groupe de travail sur la valorisation de l’adhésion réservé aux seuls signataires de la position commune, et de plus, la loi du 20 août a « oublié » de reprendre cet article, laissant donc volontairement de côté toute initiative de promotion de l’engagement syndical !

• Au moment où les organisations syndicales se penchent sur leurs ressources dans le cadre de la transparence financière pour s’apercevoir que celles-ci dépendent trop peu des adhérents (20 à 60% suivant les structures), surtout si les salaires chargés des permanents sont comptabilisés également dans leur budget.
• Au moment où les organisations patronales réfléchissent sur leur représentativité qu’elles ne souhaitent justifier que par une adhésion des entreprises et non pas par l’élection.
• Au moment où le ministre du travail qui a mis en place la loi du 20 août revient au gouvernement, il est temps pour la CFE-CGC et pour les autres organisations syndicales de reprendre les discussions sur ce chantier.

Cela fait en effet des années que toutes les Confédérations dédient des équipes entières au développement, dépensent des millions d’euros pour favoriser l’adhésion, et malgré les cocoricos de façade de l’une ou de l’autre revendiquant des progressions importantes du nombre de leurs adhérents, les statistiques sont là : le taux de syndicalisation stagne depuis de nombreuses années largement en dessous de 10 %.

Pour la CFE-CGC c’est le moment de porter à nouveau son idée d’agir sur le levier de l’application des accords en limitant leur bénéfice aux seuls adhérents des organisations syndicales.

Pour les syndicats, l’intérêt serait d’avoir une importante base d’adhérents qui apporterait, comme dans d’autres pays, un financement clair et transparent de l’organisation.
Les confédérations pourraient alors disposer d’un vivier d’adhérents motivés et compétents pour défendre à tour de rôle l’intérêt collectif, de militants pertinents et engagés et de permanents efficaces et volontaires qu’elles pourraient rémunérer directement.

Le travail sur l’attractivité et l’intérêt d’adhérer à une Organisation Syndicale plutôt qu’à une autre prendrait alors tout son sens.

La CFE-CGC serait alors en « pôle position » pour faire valoir sa spécificité catégorielle et recueillir le fruit de son travail.

6 commentaires:

  1. Il est invraisemblable qu'un syndicaliste comme vous puisse proposer cette discrimination envers les salariés d'une même entreprise !
    Les accords d'entreprise doivent continuer de profiter à tous.

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  2. je partage totalement cette vision des choses. Nous sommes de moins en moins nombreux dans les entreprises à passer du temps pour le syndicat car nos patrons directs font des remarques sur les heures de délégation et les augmentations s'en ressentent. Ils disent, tu n'as qu'a laisser les autres s'en occuper, tu perds ton temps, tu dois faire un choix... Peut être que s'ils étaient obligés de s'engager eux aussi pour bénéficier des accors, ils seraient plus tolérants pour ceux qui les négocient...

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  3. Contrairement aux bonnes idées que tout le monde se dispute une fois qu'elles sont appliquées celle ci risque de contenter tout les syndicats mais ils seront trop heureux d'en faire porter l'unique responsabilité à la CGC en s'abritant derrière une hyprocrisie de facade, en disant aux salariés en colère de cette initiative : c'est pas moi, c'est eux les vilains !

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  4. Malheureusement, ce n'est pas dans l'air du temps. A une époque où seule compte le "chacun pour soi" les salariés ne voient pas l'utilité des syndicats... sauf quand le ciel leur tombe sur la tête... Et la, ils nous demandent la lune !

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  5. Il y a peut être d'autres façons de convaincre les salariés d'adhérer, le chèque syndical délivré par l'employeur aux salariés avec pour obligation pour eux de le dépenser en choisissant une organisation. Il est aussi possible de prélever une taxe syndicale sur tout accord d'entreprise signé : celle ci serait applicable de façon obligatoire à tous les salariés de l'entreprise(qui bénéficient de l'accord) et prélevée sur la fiche de paye. Cette cotisation alimenterait les organisations syndicales à due proportion des résultats des élections...

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  6. Sur le principe, pourquoi pas, puisque les OS sont considérées représentatives pour signer des accords, et que ces OS ne valent que par les adhérents qui les soutiennent.
    Dans l'application, j'imagine les pressions qui se feraient sur les DS pour signer ou ne pas signer, par leurs adhérents et ceux des autres syndicats!!! Dur! Dur!
    Yves

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