Mais pourquoi changer une équipe qui gagne ?

C’est en perspective du prochain congrès de l’organisation désormais placé à Reims du 17 au 19 février 2010 que nous souhaitons lancer une réflexion sur le nécessaire renouvellement de nos instances dirigeantes à partir d’un programme construit grâce aux contacts d’entreprise et aux réflexions de nos Fédérations professionnelles, des Syndicats et des Unions Territoriales.
Mais pourquoi vouloir changer une équipe qui gagne et qui s’appuie sur ses récentes réussites pour continuer ?

1 « Les élections prud’homales de 2008 sont notre réussite, on a retrouvé notre première place devant la CFDT. »

En effet, avec 376 704 voix (8,28%) la CFE-CGC gagne 15 839 voix depuis 2002, elle progresse de 1,27% dans toutes les sections. C’est la seule confédération qui progresse en voix et en pourcentage. L’essentiel de cette progression s’effectue dans la section encadrement ou la CFE-CGC reprend la première place au détriment de la CFDT qui l’avait acquise en 1997.

Mais c'est surtout une réussite des Unions locales et Territoriales, investies pour coller des affiches, faire campagne et aller discuter avec les salariés sur le terrain. C’est aussi celle des Fédérations qui ont pointé auprès de leurs structures, Syndicats, et surtout Sections d’Entreprises, l'importance des résultats des élections prud'homales pour la CFE-CGC, au moment de la promulgation de la nouvelle loi sur la représentativité.

L’effort, pour certaines, a été considérable car elles voulaient démontrer que notre syndicalisme spécifique avait un avenir contrairement à ce que souhaitait probablement démontrer une partie de l’exécutif confédéral partisan d’un rapprochement avec l’UNSA qu’il aurait bien souhaité légitimer à cette occasion.

L’enjeu de ces élections était probablement aussi interne pour démontrer que les options politiques catégorielles, ou pas, étaient fondées. Cela peut expliquer que certaines Fédérations ont été moins motivées que celle de la Chimie ou de la Métallurgie pour faire campagne.

Le classement des Fédérations concernées en nombre de conseillers prud’homaux élus ne respecte pas le classement des Fédérations en nombre d’adhérents. La Chimie, à ce titre, arrive en 2eme position confédérale, largement devant d’autres fédérations pourtant plus grosses.

2 - «Le nombre d'adhérents a augmenté depuis 2005»

L'augmentation significative du nombre d'adhérents entre 2005 et 2009 est liée d’une part au retour de Fédérations qui avaient quitté la CFE-CGC à cause de la réforme des statuts de 2003 et d’autre part, à la volonté de déclarer désormais la totalité des adhérents dans d’autres Fédérations.

Nous rêvons encore à une croissance organique par adhésion de salariés, auparavant non syndiqués, qui augmenterait le nombre d’adhérents dans la même proportion !

3 - « Le congrès de Reims sera celui de la réconciliation et il proposera une ouverture au dialogue avec toutes les organisations syndicales »

S’agira-t- il de réconciliation interne des Fédérations de la CFE-CGC sur le projet de créer un 3eme syndicat généraliste autour d’un noyau dur CFE-CGC / UNSA ou s’agit-il de réconcilier les autres organisations syndicales autour de ce projet d’agglutination ?

Pour ce qui est de parler de réconciliation interne, nous pouvons nous interroger sur l’origine des dissensions et des oppositions entre les Fédérations professionnelles, voire au sein même de ces entités et sur qui a pris des positions discutables et jamais discutées sur la représentativité de l’organisation ?

Le congrès de Reims ne laisse pas d’autre choix, à ceux qui pensent que la représentativité de l’encadrement n’est pas négociable quand on est à la CFE-CGC, à ceux qui pensent que l’expression confédérale doit être autre chose que de l’intime conviction de quelques dirigeants alimentée par la peur de l’avenir, que de présenter un programme et une alternative à l’équipe sortante !